L'Atelier de Voilerie

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La fresque en arrière plan, représente l'atelier Le Rose, de Concarneau.

La voilerie Le Rose, fut créée en 1883 par Théophile Le Rose. Vous avez devant vous une reproduction de l'unique tableau représentant l'intérieur de la voilerie, peint pas Legout-Gérard.

Une grand-voile de thonier mesurait 100 mètres carrés et atteignait un poids de 350 kilos; elle était faite de coton pesant 870 grammes au mètre carré.

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Le tannage des voiles

A bord des navires, voiles et cordages étaient tannés, afin de lutter contre la pourriture des textiles, qu'il s'agisse de lin, de chanvre ou de coton. En France, cette opération fut longtemps effectuée à base de tan, écorce de chêne moulue et longuement bouillie. Dans le Golfe du Morbihan, connu pour ses voiles rouges, on utilisait de l'écorce de pin pilée. A partir de la fin du XIXe siècle, le tan à base d'écorces locales est remplacé par le cachou, qui provient du Areca catechu, un bois exotique, ce qui donna aux voiles leur couleur rouge brun longtemps si caractéristique. A Douarnenez, par exemple, les marins en utilisaient une dose plus forte que dans les autres ports, ce qui expliquait la couleur plus sombre des voiles des bateaux de ce port. Des tannages mixtes, à base, par exemple, de tan et d'ocre mêlés, ou utilisant divers produits locaux, selon les endroits, étaient aussi pratiqués. Les petites voiles étaient tannées directement dans de grandes cuves qui appartenaient généralement au bistrot où l'équipage faisait escale. Les plus grandes voiles étaient enduites au balai sur le quai ou sur les dunes. Progressivement, après la Première Guerre mondiale, le cachou fut remplacé par de la poudre d'ocre additionnée parfois d'huile de lin, ce qui donna aux voiles une couleur brique intense et un aspect velouté.

Pourquoi tanner les voiles ?

Les voiles traditionnelles étaient en lin, coton ou chanvre. Une voile un peu cuite déchirée au vent pouvait mettre la vie de l'équipage en danger! Il fallait donc prévenir ce genre d'accident en organisant régulièrement l'entretien des voiles

Pourquoi une couleur ocre ?

Tout simplement pour une question de goût mais également d'efficacité. On sait que le rouge et le jaune résistent bien à la lumière et aux agents atmosphériques. Selon la variété de pin, ou de chêne, la couleur peut aller de l'ocre presque orange à un rouge assez marqué. Ces couleurs choisies par les marins leur permettaient également de se reconnaitre sur les lieux de pêche.

Comment l'obtient-on ?

Pour la teinture des voiles, le colorant principal est fait d'écorce de pin, de chêne ou de châtaigner (réputés pour être bien chargé en tanin). Le mieux serait de pouvoir récupérer des galles de chêne en général chargées de tanin et facile à extraire. L'écorce broyée finement et mélangée à l'eau de mer bouillante, permet d'obtenir un liquide plus ou moins brunâtre ou rouge tabac qui permettra ensuite un tannage nécessaire aux voiles en tissu naturel pour résister aux embruns salés de toute une saison de navigation. Autrefois les voiles étaient donc d'une couleur brune tirant légèrement sur le rouge. Pour accentuer cette couleur rouge, les marins utilisaient de l'ocre qu'ils mélangeaient à la texture brune. D'autres bateaux choisissaient une couleur jaune gråce à l'ocre jaune ou une couleur bleue å base d'indigo ou encore avec du sel de plomb ou alun en poudre pour teindre les voiles en blanc.

Le chanvre dans la navigation

Le chanvre était après le bois le matériau le plus utilisé dans la construction navale. Aucune autre fibre naturelle ne peut résister aussi bien aux forces de l'océan et à l'action de l'eau de mer.

Le chanvre permettait à un navire de flotter

Le chanvre était employé pour les voiles, le gréement et les cordages. Le chanvre était en outre traité au goudron et utilisé pour colmater les jointures entre les planches de la coque du navire afin d'en assurer l'imperméabilité. On appelle ce procédé le « calfatage ». Les uniformes des marins étaient souvent confectionnés en tissu de chanvre et le livre de bord du capitaine était fabriqué en papier de chanvre. Grâce aux lampes remplies d'huile de chanvre, l'équipage pouvait lire la Bible (imprimée sur du papier de chanvre) sur le pont inférieur. Pour pouvoir survivre å un naufrage potentiel et être sûr d'avoir suffisamment de nourriture à bord, des tonnes de graines de chanvre étaient chargées dans les navires.

Au XVIIIème siècle, le chanvre sert pour fabriquer les toiles pour la maison, les vêtements. La filature est souvent réalisée à la maison à l'aide d'une quenouille. Les plus beaux fils sont utilisés pour draps et les vêtements. A cette fin on le plonge dans de l'eau bouillante versée sur des cendres (opération répétée plusieurs fois). Aveu les dechets de filasse, on fait du linge grossier de cuisine et des sacs. La marine à voiles constitue un débouché primordial: les voiles et la corderie; un navire à voiles portait plusieurs tonnes de cordages de chanvre. A la suite de la création de l'arsenal de Rochefort par décision de Colbert en 1661, une corderie royale fut construite et achevée en 1669. Il fallait de nombreux ouvriers, du matériel robuste et le savoir-faire du Maître Cordier pour fabriquer les lourds cordages des navires dont le diamètre pouvait dépasser vingt centimètres.

Couture sur voile

Durant les journées du Patrimoine, les samedi 17 et dimanche 18 Septembre 2022, Youn Martinez à partagé son expérience et surtout sa passion avec les visiteurs du Musée des Thoniers d'Etel.